Salaires, rural, autonomie…à Bastia, la CGT de Haute-Corse dévoile sa feuille de route
Pierre Negrel pnegrel@corsematin.com
Publié le 11/09/23 à 20:05
Réunies ce lundi à Bastia, les instances du syndicat ont présenté leurs principaux axes de travail pour les semaines et mois à venir. Avec des chantiers d’ampleur nationale mais aussi des sujets d’importance en lien avec la situation sociale de l’île
« Remettre en discussion ce que nous martelons depuis des années ». En cette période de rentrée sociale, l’Union départementale de la CGT de Haute-Corse entend se montrer offensive. C’est du moins le message qu’elle a fait passer, ce lundi à Bastia, à l’occasion d’une conférence de presse organisée quelques minutes avant la réunion de sa commission exécutive.
Un message qui s’appuie sur une brochure de huit pages, très dense, dans laquelle le syndicat énumère ses principaux chantiers et axes de travail pour les semaines et mois à venir.
Premier d’entre eux, la réforme des retraites. Malgré son adoption au parlement au printemps dernier, malgré les décrets d’applications pris dans le courant de l’été par le gouvernement, le dossier n’est pas totalement refermé.
Selon le syndicat, il reste « un vide juridique » dont peuvent encore bénéficier quelques travailleurs. « Les personnes nées entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1963, dont le début de carrière les rend éligibles à un départ en carrière longue, n’ont pas besoin d’avoir atteint l’âge légal de 64 ans pour prendre leur retraite, souligne Charles Casabianca, le secrétaire général de la CGT 2B. Il faut qu’on le fasse savoir car il y a fort à craindre, compte tenu du manque d’information, que nombre de personnes éligibles n’en profitent pas. »
Au-delà de ce point précis en lien avec le nouveau régime des retraites, la CGT reprend les revendications qu’elle porte depuis des années : SMIC à 2 000 euros, indexation des salaires sur les prix, augmentation automatique des minima de branche…
Autant de propositions que les instances nationales du syndicat ne se priveront pas de formuler si elles sont conviées à « Une conférence sociale ? Nous disons Chiche ! À condition que les partenaires sociaux y soient associés et que l’on sache où on va », poursuit le porte-parole de la CGT de Haute-Corse.
« Nous allons nous déplacer dans les microrégions »
Mais la feuille de route du syndicat a aussi son volet local. Avec, là aussi, des revendications connues : revalorisation de la prime de transport, soutien au secteur de l’aide à domicile, blocage des prix sur les produits de première nécessité, maintien des services publics dans le rural…Des revendications que la CGT entend porter au plus près de la population, sur l’ensemble du territoire départemental. « Nous allons nous déplacer dans les microrégions, organiser des forums et des discussions publiques, annonce Charles Casabianca. Pour lutter contre la désertification rurale, il faut des services publics, pas des bornes multiservices. »
La communication remise à la presse par la CGT de Haute-Corse, ne fait en revanche pas mention du processus dit de Beauvau, sur l’avenir institutionnel d’île.
Un processus auquel les organisations syndicales réclament à cor et à cri d’être associées depuis ses débuts en mars 2022.
« Nous travaillons avec la confédération nationale [de la CGT] à l’élaboration d’un document qui démontre quelles seraient les conséquences d’une autonomie de l’île si certaines compétences étaient transférées, assure toutefois le porte-parole local du syndicat. Nous en dévoilerons le contenu le moment venu. »