La CGT relance sa campagne pour les 32 heures

Dans un contexte marqué par la crise pandémique, la CGT entend participer à « reconstruire un monde d’après qui soit fondé sur le progrès social et l’intérêt général ». La réduction du temps de travail (RTT) en fait partie. Jeudi 14 décembre, la confédération a officiellement relancé sa campagne sur les 32 heures (sans perte de salaire) démarrée il y a six ans. Il s’agit notamment d’« imprimer le débat public et politique » à la faveur de la campagne présidentielle a indiqué jeudi Baptiste Talbot, pilote du groupe de travail CGT sur la réduction du temps de travail et membre de commission exécutive confédérale.

Pour la CGT, la revendication d’une RTT sans perte de salaire ne manque d’arguments : en France, sa mise en œuvre s’avère concluante dans les entreprises où elle a été mise en œuvre  et l’idée gagne du terrain en Europe. Des expérimentations ont effectivement été lancées dans plusieurs pays ( Autriche, Allemagne, Espagne…) et la confédération européenne des syndicats (CES) s’est prononcée « pour des négociations sur une réduction de la semaine de travail sans réduction de salaire ». De plus, déjà très élevée dans l’industrie et les services, la productivité française est encore appelée à s’accroître en lien avec la robotisation et la numérisation. « Tout doit donc être fait pour donner plus de poids aux salarié·e·s afin d’assurer un partage juste et efficace des gains de productivité » écrit la CGT dans son livret de propositions sur les 32 heures. Plus globalement, « cela suppose des choix politiques et budgétaires fortsl’argent public et les profits accumulés [devant] servir à financer les emplois et développer les compétences et qualifications », non pas à subventionner des licenciements et à augmenter les dividendes des actionnaires, ajoute la confédération.